Les playoffs de l'inspecteur Crasson : Acte III suite

Publié le par Jérémie "El Grêlo" Miserez

Le ton monte entre Crasson et l'inspecteur Lötscher. Notre policier alcoolique laissera-t-il son ego de côté pour le bien de l'enquête,

Bonne lecture et n'oublier pas de liker. Rien que pour la photo que j'ai retrouvé dans mon natel. Désolé pour ceux qui sont dessus et qui ne le souhaitaient pas.

Les playoffs de l'inspecteur Crasson : Acte III suite

Il n'existait pas vraiment un archétype idéal du « bon flic » dans l'esprit torturé de Crasson. Il y avait l'ébauche d'un bon être humain et étrangement, contrairement au reste des mortels qui arpentaient cette terre, il songeait sérieusement qu'il représentait la perfection intellectuelle, de morale et d'éthique de la créature pensante parfaite. Ce fut donc avec une pointe d'agacement qu'il résolut à se mesurer et à collaborer avec un policier si différent de lui-même. Crasson arbora le sourire de faux-cul le plus ignoble et le plus faux qu'il pouvait tirer de sa panoplie d'expression pastiche et il fit ce que n'importe quel inspecteur aurait fait à sa place : il présenta au sieur Lötscher les évènements et ses observations qu'il considérait comme judicieuses.

« Vous souhaitez j'imagine un petit topo sur la situation, commença-t-il en tirant d'une de ses poches les pièces à conviction qu'il avait amoureusement emballées et qu'il présenta à son collègue valaisan. J'ai trouvé son portefeuille ainsi que l'arme du crime. Étrangement, c'est un Sig-Sauer P220 d'ordonnance, arme de poing des gradés helvétiques. Ce qui m'étonne venant d'un Danois. De plus, j'ai fouillé dans son sac et j'y ai trouvé... 

- Je vous remercie de votre zèle, inspecteur Crasson, le coupa Lötscher brusquement tout en s'emparant violemment des objets qu'il lui présentait. Mais je préfère me faire une opinion personnelle avant d'entendre vos théories.

- Après vous, monsieur. »

Crasson lui fit signe de grimper dans le bus et il s'y engouffra à sa suite. Le policier octodurien prit son temps. Il examina attentivement les traces de sang et la blessure. Il demanda où se trouvait l'arme que Crasson avait trouvé et poussa un soupir d'exaspération lorsque l'Ajoulot lui expliqua son point de vue quand à la présence d'un hardcore gamer dans un bus de supporter de hockey sur glace.

« On peut avoir plusieurs passions dans la vie, proposa-t-il. Je ne vois pas en quoi c'est étrange.

- Je suis d'accord sur cela, répliqua Crasson. Mais il est aussi possible de s'étonner quand à sa décision d'être président d'un fan's club alors qu'il n'y connait absolument rien au hockey sur glace.

- Comment pouvez-vous savoir cela ? S'écria Lötscher qui commençait à perdre son sang-froid. Serait-ce encore une idée fumeuse que vous allez sortir de votre tiroir à malices.

- Qu'entendez-vous par là ? » Crasson commençait sérieusement à se demander si ce grand chauve et sportif n'avait pas une dent contre lui.

Il examina attentivement cet homme en face de lui qui devenait petit à petit un ennemi mortel. Ses yeux lançaient des éclairs et une immense veine gonflée palpitait le long de sa tempe gauche. Crasson remarqua également que sa main droite tripotait l'endroit où il rangeait son arme. Crasson décida d'enfoncer le clou.

« Croyez-vous que je ne sois pas capable de résoudre cette affaire ? Ou bien pensez-vous que je devrais quitter la scène de crime car je fais de l'ombre à votre carrière qu'on pourrait qualifier d'inexistante.

- Vous ne savez rien de ma vie par contre je vous connais très bien, inspecteur Crasson, ou peut-être devrais-je dire Mar...

- Un mot de plus et vous allez le regretter. Je ne plaisante pas.

- Si vous voulez. » Il se permit de lâcher un ricanement désagréable. « Je sais beaucoup de choses sur vous. Vous êtes quelqu'un de célèbre dans la profession. 

- C'est vrai ? S'écria Agathe en écarquillant les yeux.

- Oui, j'ai été publié dans divers revues spécialisées et j'ai élaboré un système de déduction en me basant sur des expériences et des sources sérieuses, lui expliqua Crasson en s'appuyant de tout son poids et de son ego sur le pommeau de sa canne. J'ai croisé beaucoup de gens dans votre genre qui n'accepte pas mes...

- Je n'ai rien contre vos théories, je trouve juste que se baser sur des séries télévisées et des romans policiers n'est en aucun cas une approche scientifique, ni même professionnelle.

- Au contraire, s'offusqua Crasson. J'explique dans un article que les malfaiteurs de notre génération sont des imbéciles, des idiots qui ont été formatés par des années de visionnages des Experts, de NCIS et par la lecture du Club des Cinq et des Six Compagnons. Sans oublier les Kardashians et the Simple Life.

- Vous n'avez même pas un diplôme qui soit en rapport avec le métier d'enquêteur ! Hurla Lötscher. J'ai fait quelques investigations à votre sujet et j'ai découvert que vous n'aviez qu'un Master en Histoire médiévale et un Bachelor en littérature française. Sans compter votre pseudo diplôme de SOS Fantômes.

- J'ai suivi une formation pour obtenir ce certificat, vociféra Crasson. Je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas le mettre sur mon Curriculum Vitae. Je vous demande une dernière fois de m'écouter.

- Non ! S'écria-t-il d'un ton sec tout en faisant signe aux agents de police de s'approcher d'eux. Messieurs, ayez l'obligeance de reconduire monsieur Crasson en dehors de ce bus et je vous recommande de l'en tenir le plus loin possible.

- A vos ordres ! Répondirent-ils en chœur.

- Laissez-moi vous présenter une dernière preuve, lui demanda Crasson d'une voix suppliante alors que de grosses mains le saisissaient de toutes parts. Un dernier cadeau pour éclairer votre lugubre et sinistre semblant de carrière. »

Ce fut la dernière chose qu'ils se dirent jusqu'à la conclusion de cette affaire.

Publié dans hockey, Crasson, ajoie, jura, histoire

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