LA LEGENDE DE VINNIE LES DEUX-ENCLUMES - Chapitre II : Cross-checks et fumigènes

Publié le par Jérémie "El Grêlo" Miserez

Deuxième chapitre de l'époustouflante saga jamais primée mêlant le fantasy, la SF, le hockey et l'univers des supporters :

"Après une cuite mémorable comme il sait si bien en ramasser avec ces bons à rien que sont le Bozo et le Mimi, Vincent se réveille Dans un monde où le hockey est à la base de tout : Economie, politique, religion.

Perdu dans un univers inconnu, il va se retrouver mêler aux intrigues et aux complots dont regorgent ce monde : Pris dans une aventure épique, il devra affronter des Hooligans vaudois armées de cannes de hockey, des Dzodzets assoiffés de sang et des Zurichois aux griffes acérées."

Bonne lecture 

LA LEGENDE DE VINNIE LES DEUX-ENCLUMES - Chapitre II : Cross-checks et fumigènes

Vincent se mit en garde, les deux bras levés pour protéger son visage, les poings serrés et la tête bien rentrée dans les épaules. Il allait se ramasser une raclée légendaire. Peut-être même allait-il périr. Mais il en démolirait le plus possible avant de s’effondrer. Les Vaudois faisaient de piètres combattants. C’était en tout cas ce qu’il pensait.

Il évita facilement le premier coup de batte et cueillit son premier adversaire au menton. Ce dernier fut projeté dans les airs et s’abattit lourdement sur le bitume. Il esquiva une crosse qui allait l’atteindre à la tempe et envoya un violent coup de pied dans le thorax du premier qui eut le malheur de se trouver à sa portée. L’homme hurla de douleur en se tenant les côtes.

Tout seul, Vincent fut pris en traitre par derrière et quelqu’un lui asséna un coup de canne sur le dos. Vincent grogna de douleur et posa un genou à terre, temporairement hors de combat. Un vicelard lui asséna un coup de chaussure dans le ventre. Le souffle coupé, il dut user de toute sa volonté pour ne pas se recroqueviller en position fœtale. Mais cette dernière option signifiait qu’on jetait l’éponge et que le massacre pouvait vraiment commencer. Il réfléchit à toute vitesse, la souffrance aiguillonnant son esprit et le poussant dans ses derniers retranchements.

Au milieu des idées farfelues, des pensées vulgaires et des hallucinations causées par la douleur, Vincent parvint à formuler une réflexion logique et plausible : il se battait seul contre une myriade de hooligans ; mais autant leur nombre était leur force, autant leur manque de coordination faisait qu’ils se gênaient mutuellement. Vincent comprit qu’il n’était pas habitué à se battre ensemble. Là était sa chance.

Il fallait foncer dans le tas.

Il bondit sur ses jambes et se précipita vers la meute en poussant un cri désarticulé et terrifiant. La tête et les coudes en avant, usant de sa force brute pour augmenter sa vitesse afin de provoquer le plus de dégâts possibles lors de l’impact imminent. Il prit de court ses adversaires qui n’avaient pas l’habitude de voir une de leurs proies se jeter à leur gorge. Ces derniers, décontenancés, reculèrent et se rassemblèrent. Comme le souhaitait Vincent.

Au moment de les percuter, il écarta les bras de manière à en agripper le plus possible dans son rush. Un instant, on crut voir un pilier de rugby repoussant à lui seul une mêlée adverse. Le choc projeta beaucoup d’adversaires à terre, les uns sur les autres. Mais quelques-uns d’entre eux, un peu plus malins que la moyenne, avait saisi la tactique adoptée par leur proie et ils s’étaient écartés au moment du choc. Désormais, ils avaient contourné la mêlée et était passé derrière lui.

 Vincent ressenti une vive douleur à l’occiput et de là, la souffrance se propagea et irradia dans tout son corps. Il hurla et se cambra. Le coup porté en traitre à l’arrière de sa tête fut celui de trop et le pauvre supporter ajoulot s’affala sur le sol, complètement groggy et à bout de forces. Il avait fait de son mieux, se dit-il.

C’est alors que tout devint confus. Un étrange brouillard tomba soudainement sur la ville. Ou du moins dans la ruelle sans issue. C’était une étrange brume, épaisse, jaune et à l’odeur âcre. Ses cinglés fêtaient-ils leur victoire en allumant des fumigènes ? Ou bien le bois utilisé par le thermoréseau était-il trop jeune ?

Etrange, se dit-il.

Malgré son corps perclus de douleur et son esprit engourdi par les coups reçus à la tête et un reste de gueule de bois, Vincent se dit qu’il pouvait profiter de cet événement inattendu pour prendre la poudre d’escampette.

« Ce sont eux, Twix, s’écria un des séides à son chef d’une voix tremblante. Ils vont tous nous massacrer.

— Silence ! Bande de clampins, rétorqua le dénommé Twix en ricanant. Ce ne sont que des racontars. Les mythes ne peuvent rien contre nous. »

Vincent se retourna sur le dos tandis qu’il n’était plus le pôle d’attraction de la bande armée. La fumée opaque et jaunâtre emplissait toute l’impasse désormais et il vit loin au-dessus des toits le disque solaire qui était masqué par la brume artificielle.

On y voyait à peine à cinquante centimètres et il vit que certains hooligans effectuaient de grands moulinets avec leur crosse ou leur batte, dans l’espoir de toucher quelque chose (ou quelqu’un) qu’ils savaient capables de se soustraire à leur vue.

Trois silhouettes imprécises tombèrent du ciel et déchirèrent les nuages couleur citron. Elles atterrirent sans un bruit sur le bitume et attaquèrent immédiatement les hooligans de la Section Ouest. Les coups plurent dans un silence impressionnant que seuls les cris de douleurs et le bruit des crosses blessant la chair venaient briser. Vincent contempla avec effarement ses bourreaux tomber les uns après les autres sans aucune chance de se défendre.

Un homme à la carrure massive passa à sa portée et il lui attrapa la main, pour l’empêcher de fuir. Il sentit qu’il lui manquait deux doigts

« Tu es Twix, n’est-ce pas ? Leur chef, se moqua Vincent en resserrant l’étau. Tu ne vas pas t’en tirer si facilement après m’avoir fait courir par monts et par vaux.

— Lâche-moi, beujon, lui répondit-il. Je ne tiens pas à mourir de la crosse de ces fantômes. »

Et pour mettre un point final à cette altercation qui risquait de s’éterniser, il lui balança un coup de pied dans les côtes, étalant le supporter ajoulot pour le compte.

« Repliez-vous, Section Ouest ! Ordonna le chef avec un action vaudois prononcé. Je demande des renforts. 

— T’as peur de te mesurer à nous, Twix ? Lâcha une voix féminine qui parvenait du plus profond du brouillard jaune. Les bouffeurs de papet n’ont jamais eu de couilles pour tenir dans les combats de rues, c’est bien connu.

— Les groupes d’ultras et les fans clubs affiliés à Ajoie sont interdits sur ces terres tant que durera l’occupation, s’égosilla le dénommé Twix dont la voix avait perdu de son assurance.

— Nous sommes bien plus que ça, Twix, rétorqua la voix d’un air sinistre. Bien plus que ça. »

Le puck surgit de la brume à toute vitesse et atteignit le chef des hooligans en plein front. Sa tête fut projetée en arrière et son corps eut du mal a accompagné le mouvement. La nuque fut le segment qui souffrit le plus. Il s’étala sur le sol, tel un pantin désarticulé.

Une ombre féline apparut dans le champ de vision de Vincent. Toute vêtu de noir, elle était presque invisible dans les fumigènes.

       Elle tourna la tête et l’examina quelques instants. Comme si elle se demandait ce qu’elle allait en faire. Vincent devina deux yeux violets à travers la fente de sa cagoule. Elle lui fit un clin d'œil et lui tendit la main.

« Viens avec moi si tu veux vivre. » Déclara-t-elle d’une voix monocorde.

A cheval donné, on ne regarde pas les dents. L’ennemi de mon ennemi est mon ami. Quelqu’un avec des yeux violets ne peut pas être foncièrement mauvais (il venait de l’inventer celle-là). A court de proverbes, Vincent saisit la main de la femme au visage masqué. Celle-ci l’aida à se remettre debout sans grand effort.

« Bien joué, la fine équipe, félicita-t-elle tout en tendant l’oreille. Vincent crut percevoir des éclats de voix lointains. Merde.

— Des Bourbines, fit une deuxième silhouette masquée qui venait de surgir de la brume. La voix d’une femme, remarqua Vincent.

— Des Zurichois qui plus est, fit un troisième personnage habillé comme les deux autres. Un homme cette fois. On se barre ! »

L’un d’eux saisit un lance-grappin accroché à sa ceinture et visa les toits. Le pistolet fit un drôle de bruit et le projectile s’éleva à toute allure, la corde dans son sillage.

Une des femmes saisit habilement une corde qu’elle enroula autour de la taille de Vincent puis serra bien fort à l’aide d’un mousqueton. Avant même qu’il eut pu exprimer une objection. Vincent s’élevait dans l’air en compagnie du trio au bout d’une corde dont l’épaisseur ne lui inspirait absolument pas confiance. Il ferma les yeux et ne les rouvrit qu’au moment où on le hissait sur la corniche d’un toit.

 

 

 

« C’est vraiment lui le type que le vieux nous a demandé de sauver ? » Demanda le seul homme du trio.

Vincent s’était adossé à une cheminée et reprenait son souffle avec peine. Les yeux mi-clos, il était en train de faire une liste non-exhaustive de ses blessures. Il abandonna au bout de dix-sept.

« Il parait. » fit une des deux femmes en retirant son masque et en découvrant un visage juvénile et une chevelure blonde. « Il correspond à la description.

— Et n’oublions pas que les Sections Ouest en avaient après lui, ce qui est une preuve supplémentaire. »

La deuxième femme avait également ôté sa cagoule et Vincent ne put s’empêcher d’admirer la beauté de son visage. Elle avait des traits méridionaux et de magnifiques cheveux noirs comme les ailes d’un corbeau.

« Ils ne vont pas nous suivre ? Se risqua à demander Vincent entre deux ahanements.

— Les Vaudois ont peur de grimper, on ne risque rien de ce côté. »

Elle tourna la tête en direction du nord et pointa quelque chose de l’index. Vincent reconnut quelques tournures de phrases alémaniques.

« Mais les Zurichois n’ont pas ce problème. » La jeune femme aux cheveux de jais obligea Vincent à se relever. « Allez, on continue, monsieur l’étranger. Marr-Khus, lance le signal. 

— A tes ordres, ma chère Gradz. »

Le dénommé Marcus tira une fusée éclairante qui décrivit un long arc de cercle au-dessus de la ville. Au bout de quelques secondes. Une fumée s’éleva à l’autre bout de la ville.

« Par-là. » Ordonna la jeune femme blonde tout en se mettant à courir sur les tuiles.

Chacun lui emboita le pas et Vincent fut sommé de faire de même.

 

      

Le soleil était bientôt à son zénith tandis que Vincent avançait à pas prudents, de toits en toits. Les trois « ninjas » (il ne pouvait leur donner que ce nom pour le moment à défaut d’un meilleur) semblaient avoir souvent pratiqué ces trajets en altitude car ils n’hésitaient presque jamais dans le choix de l’itinéraire.

Vincent, au début intrigué, avait cessé de poser des questions car il ne recevait en guise de réponses que des regards réprobateurs et des soupirs agacés. De plus, il était fatigué. Ce n’était pas un euphémisme de dire que la matinée avait été éreintante. Il aurait suffi de peu pour qu’il défaille. Et il avait toujours la gueule de bois !

Au fur et à mesure de leur parcours, il découvrit que la ville était beaucoup plus vaste qu’il ne le pensait. Il l’avait d’abord comparé à Porrentruy mais il était clair qu’elle se rapprochait plus d’une ville comme Bienne ou Neuchâtel en termes de superficie. Il reconnut au loin l’église devant laquelle il était passé peu après son réveil. Au loin, il reconnut un imposant bâtiment muni de tours et de remparts.

C’était un immense château qui dominait la ville. Il lui rappela celui de Porrentruy mis à part qu’il était perché au bord d’une falaise et comptait trois tours Réfous au lieu d’une. Il remarqua également que le coq des Blarer de Wartensee qui était peint sur la façade de la tour du même nom à Porren avait été remplacé ici par un immense serpent ailé stylisé de couleur or.

Vincent était de plus en plus décontenancé au fur et à mesure qu’il découvrait cette étrange région. Cet endroit ressemblait étrangement à Porrentruy tout en étant très différent. Il essaya de se remémorer ce que son cousin lui avait raconté à propos d’une vieille série des années nonante, mais une main posée sur sa poitrine coupa le fil de ses pensées. La jeune femme blonde lui intima l’ordre de s’arrêter et de se baisser.

« Que se passe-t-il ? Demanda-t-il innocemment.

— Moins fort, murmura-t-elle en lui faisant les gros yeux. Les Zurichois gagnent du terrain. Nous allons tenter de les semer dans la Vieilleville. » Elle désigna le nord-est et ce qui ressemblait à un amas plus compact de maisons et de murs qu’ailleurs. « Nous sommes en territoire ami là-bas. Ces bouchers n’aiment pas entrer dans ce quartier. Ils ressortent rarement indemnes de leurs incursions.

— C’est fini les explications, Role-Bhâ, grogna celui qui s’appelait Marr-Khus dans un souffle. La voie est libre, les Bourbines sont partis dans la mauvaise direction.

— On reste accroupi. »

 

 

 

Pliés en deux la plupart du temps, faisant le moins de bruit possible et tous les sens aux aguets, les quatre membres du groupe avancèrent lentement, mais sûrement. Slalomant entre les cheminées, escaladant des corniches, se laissant glisser ou dégringolant selon l’habileté de chacun des versants aux pentes abruptes et au tuiles coupantes, le parcours n’avait rien d’une sinécure. Une fois, ils avaient même dû sauter par-dessus une ruelle pour passer sur un autre toit. Vincent n’en avait pas mené large sur ce coup-là mais il avait rassemblé tout son courage et avait bondit le plus loin possible. S’égratignant le genou sur une arête en acier.  

Tout en crapahutant, Vincent eut à loisir d’étudier plus en détail ses sauveurs : Marr-Khus était un homme d’une quarantaine à la musculature impressionnante. Il arborait en permanence une moue réprobatrice, comme si tout ce qu’il voyait à tout instant l’insupportait. La dénommée Gratz était une jeune femme gracile à la peau bronzée dont le regard violet semblait capable de faire fondre n’importe quel métal. Quant à Role-Bhâ, elle était la plus jeune et ressemblait plus à une dryade de la mythologie grecque qu’à une combattante urbaine. Examinant un peu plus leurs vêtements, Vincent reconnut qu’à part les cagoules, ils ne ressemblaient guère à des ninjas : ils étaient tout vêtus de noirs certes, mais portaient des hoodies à capuches et de larges pantalons munis d’innombrables poches où ils rangeaient leur armement et leur équipement. Ils étaient chaussés de lourdes chaussures que Vincent devina renforcées en acier au bruit qu’elles faisaient lorsque la pointe percutait malencontreusement une tuile. Deux cannes de hockey, au manche court, étaient harnachés en croix dans leur dos.

Vincent trouva un seul mot pour les définir : dangereux.

 Ils marchèrent pendant au moins une demi-heure, sans dire un mot. Mais ce genre d’exercice n’était pas du goût de Vincent qui finit par attraper mal au dos et à avoir les jambes en feu. Il avait de plus en plus de mal à cacher son mécontentement. Si bien qu’il explosa au plus mauvais moment. Tandis qu’ils allaient passer d’une maison à une autre sur une passerelle en bois (en fait deux planches bringuebalantes avec pour seul appui des parpaings à chaque bout), Vincent en eut tout d’un coup marre.

« Stop ! » S’écria-t-il en s’asseyant sur un tas de tuiles que des couvreurs avaient dû laisser là des années plus tôt. « Je ne ferai pas un pas de plus avant qu’on m’ait expliqué pourquoi ces types me poursuivent et pourquoi vous me faites courir sur les toits au péril de ma vie ! »

Le trio l’examina avec une expression ahurie, comme si le simple fait de remettre en cause leur autorité était un blasphème innommable. Ils échangèrent des regards perplexes et un silence gênant s’installa sur la corniche.

« Vous voulez dire que vous ne savez pas ? Lui demanda la jeune femme aux cheveux noirs

— Bien sûr que non, s’énerva Vincent en levant les bras au ciel. Je me suis réveillé ce matin dans un tas d’ordures après une caisse mémorable et je n’avais pas eu le temps de boire mon cafla qu’on s’en prenait à moi !

— Le problème, expliqua Marr-Khus. C’est que si vous ne connaissez pas la raison de votre présence parmi nous, nous ne vous sommes pas d’un grand secours.

— On nous a envoyé pour vous chercher et vous amener vers le Vieux dans le Chalet, rajouta Role-Bhâ. C’est tout ce qu’on sait.

— Le vieux dans le chalet ? Répéta Vincent de plus en plus en perdu. C’est qui ?

— Ben, c’est le Vieux dans le Chalet. » Répéta encore une fois la jeune femme aux cheveux blonds, elle montra du doigt le sud. On devinait au loin un massif montagneux recouvert de forêts. Il habite en haut de Montvoie.

— On lui donnera un cours de géographie quand on sera en sécurité, grommela l’homme-ninja. On avance maintenant. »

Vincent traversa sans regarder en bas la rue sur ces planches de bois bancales. Ils continuèrent de marcher pendant encore une dizaine de minutes lorsqu’au détour d’un balcon, Vincent tomba sur le spectacle le plus époustouflant de sa vie.

Il avait devant lui un demi-cylindre de dimension cyclopéenne. L’armature était en bois tandis que la majeure partie de la construction était en pierre de taille. Quatre tours effilées avaient été érigées à chacun de ses coins. Ça ressemblait au Voyeboeuf mais c’était deux fois plus grand, même plus. D’un côté, la tôle ondulée en plastique avait été remplacée par un immense vitrail magnifiquement ouvragé. Il reconnut l’emblème du HC Ajoie. L’ancien. Celui de la fondation. Des niches taillées dans les murs à intervalles réguliers abritaient des statues de joueurs de hockey dans des positions différentes : s’apprêtant à tirer ou à arrêter un puck, prêt à charger ou brandissant une coupe. Ça ressemblait plus à une cathédrale gothique protégées par des gargouilles menaçantes qu’à un stade moderne et tout confort.

« Mais c’est ma patinoire ! S’exclama Vincent. Qu’est-ce que vous lui avez fait.

— Je vous présente le Patiment du Voyeboeuf, le lieu où le HC Ajoie joue ses matchs et où le peuple se retrouve pour élire ses représentants.

— On peut y mettre au moins dix mille personnes ! 

— Seize mille, si on ouvre la hutte de l’autre côté, ajouta la blonde.

— Vous avez construit la hutte ajoulote ! S’exclama Vincent, complètement ahuri. Mais où est-ce que je me trouve ? Au paradis ? »

Il resta un long moment à contempler le monument, des étoiles plein les yeux. Ses dimensions titanesques donnaient l’impression que les bâtiments alentours étaient faites pour des lilliputiens. Toujours subjugué par ce prodige architectural, il demanda :

« Et les tours, à quoi elles servent ?

— On en construit une pour chaque titre de champion. Vous devriez voir le Patiment de Davos, elle ressemble à un Mikado géant.

— Quatre titres ! Mais je ne suis pas au paradis mais au Nirvana. Vous aimez donc le hockey dans ce pays ?

— Nous ne l’aimons, monsieur l’étranger, Nous le vénérons. » Déclara Solennellement Gradz.

Vincent ne parvenait pas à détacher son regard de ce monument à la gloire de son sport préféré. Hypnotisé, il en avait même oublié ses déconvenues de la matinée.

Mais tout rêve éveillé, aussi magnifique soit-il, à une fin et celui-ci prit brutalement fin lorsqu’il perçut un étrange sifflement dans son dos.

« Aigles genevois en approche ! Hurla Gradz.

— Attention monsieur l’étranger, ils balancent des grepucks ! » Le mit en garde Marr-Khus.

Vincent ne put réagir à temps. Il vit les trois ninjas se mettre à courir pour se réfugier derrière un promontoire mais à peine avait-il esquissé le moindre mouvement de retrait qu’il sut qu’il était trop tard. La grepuck était en fait une grenade en forme de palet de hockey. Sa mèche était en train de se consumer tandis qu’elle décrivait un arc de cercle. Il devina des ombres munis d’ailes passer au-dessus de lui en ricanant. La grepuck atterrit à ses pieds. Il se mit enfin à courir. Il n’eut le temps de faire que quelques pas lorsqu’elle explosa. Il fut projeté en avant et passa par-dessus la corniche. Il se mit à hurler lorsqu’il vit que les pavés en-dessous se rapprochait à une vitesse affolante.

 

 Pour la deuxième de la matinée et autant de chapitres, Vincent voyait la mort en face.

 

Fin du chapitre II... A mercredi prochain, 18h !!!

 

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