Un réveil dans le nacre et la pourpre

Publié le par l'ajoulot pouet pouet

Souviens-toi, souviens-toi de ce 11 de février

De cet exploit, et de Malley qui sentait la poudre

Souviens-toi, souviens-toi de ce 11 de février

A l'oubli, je ne puis m'y résoudre

(Honteux plagiat de votre serviteur qui n'a aucun talent ni aucune imagination et qui est obligé de copier Allan Moore et son V pou Vendetta pour faire croire qu'il est doué) :(

Un réveil dans le nacre et la pourpre

C'était un vendredi après-midi  avec le cousin j'avais obtenu un congé

Prenant le train sur voie 4 des poches pleines de feld pour remplir le gosier

Les yeux emplis d'un espoir d'une possible victoire

Contre l'ennemi de toujours, notre nemesis notoire

 

Arrivés à Lausanne et déjà l'esprit et le corps fortement avinés

Nous tombâmes sur la pomme-de-terre qui arrivait d'Airolo 

Petit village du Tessin à l'embranchement du val Bedretto

Subjugué, fasciné, excité à la pensée des futures festivités

 

Un quatrième larron vient se joindre à notre confrérie

Fabrique Etique, qui malgré son nom n'en a pas beaucoup

Natif de Bure, ayant une ressemblance avec Hugh Laurie

Si on est myope et qu'on a mis sa télé au clou

 

Il nous accueille dans son appart qu'il a en colocation

Entouré d'Ajoulots qui sont tous de joyeux lurons

A peine le temps d'une bière et de souffler nous voilà sur la route

Rejoindre la patinoire de Malley et ce quoi qu'il en coûte

 

C'était une belle époque pour moi, une vie de patachon

Un petit gros, la main sur le coeur, sans aucune ambition

Je n'étais pas encore enchaîné au Goulag de Bassecourt

Dirigé par un Staline imberbe et aux cheveux courts

Où derrière chaque sourire se cachait un capo

Où sous chaque murmure se lovait un complot

 

Du jaune et noir autour du cou pour narguer ces Lausannois

Aux langues aussi mortelles que les flèches des archers gallois

Un drapeau jurassien et nos chants comme bouclier

Nous protègent à peine face à tant d'inimité

 

Nos voilà dans l'arène et l'attente est insoutenable

Et malgré le fait que le sirop de houblon soit exécrable

Nos chants nous donnent du baume au coeur

Car nous encourageons nos chers gladiateurs

Pollice verso et honte, sont récompenses des vaincus

Mais en cas de victoire nous les porterons au nues

Tout nu et tout bronzé

Tout nu et tout bronzé

Plus de mille Ajoulots ont répondu à l'appel

Plus que pour la gratuité sur le site de Marc Dorcel

La haine est tenace cette année entre les deux camps

L'arrivée de Florian Conz a fait monter la tension d'un cran

 

Ils sont sept mille saucissons à vouloir notre ruine

Des sauvages en cage gavés d'adrénaline

Tous ces enragés de faire de nous des infirmes

On se croirait à Ibrox une journée de Old Firm

 

Le match débute et nous sommes tous en transe

Mais le débit de boisson tourne à une folle cadence

Les kop se répondent de plus en plus violemment

On lance des mots qui feraient rougir nos mamans

 

Desmarais et Roy mènent le bal au sommet de leur gloire

Le match est tendu et semé d'écueils et de déboires

Ritz, notre vaillant cerbère est en état de grâce

Impose sa prestance, son adresse et sa classe

Mais Tuffet, dans un éclair de génie, tire en prolongations

Et crucifie les Lausannois comme Zeus foudroya Phaéton

 

Oh ! Orgueilleux Vaudois, tu chutes de ton piédestal

Et nous brandissons nos drapeaux fêtant cette issue fatale

On court chercher des bières, on chante à tue-tête

Les Ajoulots s'emparent de la place, les autres ces mauviettes

Préfèrent quitter leur antre, souvenir de leur malheur

On a réalisé le hold-up comme de vrais cambrioleurs

 

Deux heures plus tard, la police nous sort de la patinoire

Entourant, apeurés, cette horde de jaguars

C'est parti pour le Great Escape la nuit ne fait que commencée

Le drapeau jurassien sur le dos on ne peut nous refuser l'entrée

 

Puis vient le Darling, bar de nuit  où on oublie le cousin

Qui s'est abandonné aux bras du dieu Morphée

Epuisé, il s'est réfugié dans les escaliers

Exaspérant les videurs qui en font tout un foin

 

Le lendemain, Fafon transpire de peur

Le cousin est perdu dans cette cité de malheur

Quelle n'est pas notre surprise lorsqu'on le trouve couché

L'air heureux, le visage innocent sur le canapé

Pas de matelas, pas de coussin, il n'a pour drap

Notre symbole éternel, le drapeau du Jura

 

Il nous raconte que jeté dehors, contre un mur il s'endort

A même le pavé, de mauvaises gens le croient mort

S'empare de son argent, de son natel mais lui laissent quelques francs

Pour prendre le bus, comme quoi ils ne sont pas si méchants

 

Après la prise d'otage d'un transport lausannois pour rentrer

L'heure de retourner en Ajoie est arrivée

Mais les lausannois savent sournoisement se venger

Arrivés à la gare ils peuvent facilement nous piéger

Vaniteux comme des paons, on a pris le M2 sans billets

On se ramasse 100 balles d'amendes en plein dans le palais

 

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F
Wouahahahah c'bonheur ce texte! Que de bons souvenirs (ou presque) ;-)...Quel poète mon Jérémy! Toi seul parvient à faire revivre le passé avec tant de justesse et de poésie!
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