La chronique du supporter : le début de la saison
Déjà la troisième chronique du supporter et premier éditorial ou billet d'humeur, ou... peu importe. Pour ne pas trop ressentir l'écrasante pression de ce moment historique, j'y suis allé d'un ton léger et courtois, réservant ma plume trempée dans l'acide quand je serai plus à l'aise dans la rédaction de ces articles sportifs.
Enfin, bref je vous laisse juge de mon petit texte sans prétention qui n'est autre qu'un résumé sans consistance ni avis de notre début de saison. Amusez-vous bien !
Bonne lecture
Ah, les mois de septembre et d'octobre ! Période vide et inutile qui fait juste la transition entre la Braderie de Porrentruy et la fête de la Saint-Martin. Moment de l'année tellement dénué d'intérêt que même le leader de la Corée du Nord a préféré passer la majorité de ce septobre insipide au fond de son lit à soigner des chevilles douloureuses et à déguster de l'emmental. Une époque d'ennui mortel où le temps reste en suspens alors que nos belles forêts prennent des tons cuivrés et dorés et que les détonations produites par nos chasseurs abattant notre belle faune résonnent dans nos campagnes.
Enfin ça, c'est pour ceux qui n'ont pas la passion du hockey pour passer le temps et remplir les instants creux de leur triste existence. Pour ceux-là, je comprends tout à fait qu'ils se consolent en regardant la quatrième édition de l'Ile des Vérités, activité beaucoup moins physique que de se joindre au pèlerinage hebdomadaire du Voyeboeuf que tant de passionnés accomplissent sans jamais se plaindre (enfin presque).
Et c'est dans cette atmosphère saturée d'odeurs et de saveurs automnales que le dixième match de notre équipe favorite sera sifflé dans la soirée, et on me souffle que l'heure serait déjà au bilan de début de saison. Mais comme je ne suis pas très enchanté à l'idée d'user de métaphores et de comparaisons économico-financières, je changerai le terme bilan en réflexion spontanée et totalement subjective émanant d'un supporter ajoulot lambda. Cela vous convient-il ?
Bien, qu'avons-nous statistiquement parlant ? La plus mauvaise défense (titre partagé avec trois autres équipes) et la deuxième plus mauvaise attaque. Des étrangers au-dessous de nos attentes (attentes gonflées par l'ancien duo Roy-Desmarais que la tribune n'arrive toujours pas à oublier), une infirmerie bien remplie nous rappelant de douloureux souvenirs, et surtout une baisse d'affluence significative dans notre belle patinoire.
Mais suis-je en train de broyer du noir ou de sombrer dans le plus complet désespoir ? Est-ce que je déverse mon fiel sur cette équipe qui n'a que neuf sorties à son actif et est-ce que je balance des phrases assassines aussi redoutables que des crocs dégoulinant de venin contre notre troupe ?
Que nenni... En effet, bien que le titre de ligue B soit pour le moment aussi utopique que de trouver des œufs d'esturgeons dans un kebab, on peut se féliciter d'une nette amélioration après le non-match contre Langenthal qui ferait passé le couac de la Suisse en Slovénie pour un excellent résultat.
Malgré une défaite idiote et peu propice à nous remonter le moral à Küstnacht, le maigre public présent pour le match de Coupe de Suisse contre Genf-Serviette eut la surprise d'assister à une rencontre plaisante et fut presque étonné de voir des Ajoulots qui ne craignaient pas du tout la grosse cylindrée du bout du lac allant même jusqu'à les bousculer au troisième tiers et à nous faire espérer.
Deux jours plus tard, les quelques personnes présentes assistèrent à l'exécution propre et net du leader et champion en titre de la ligue, Visp, par des bourreaux jaunes et noirs qui ne craignaient nullement de se salir les mains.
La victoire acquise au terme d'un rude combat (qualifié d'ennuyeux dans certains médias) contre les Meuqueux, ainsi que la défaite en prolongations contre nos tourmenteurs du 25 septembre dernier, offrent une perspective moins sombre et permet d'afficher un soupçon d'optimisme, sentiment hautement volatile et périssable parmi les habitués de sous l'horloge.
Pour ce qui est de notre classement, quatrième pour quatorze points, faire la comparaison avec l'année passée après un nombre équivalant de matchs est somme toute facile mais presque nécessaire, tant ce souvenir fait frissonner d'effroi le kop ajoulot de la cape aux baskets. A ce moment-là, nous pointions un rang plus bas avec un point de moins. Similitudes frappantes, me dites-vous alors que je vois un nuage d'inquiétude passer sur votre front. Attendons le second tour avant de tirer la sonnette d'alarme. Car à défaut d'être flamboyant et spectaculaire, il faut reconnaitre qu'Ajoie joue, marque et gagne au bon moment contre les bonnes équipes.
N'oublions pas que nous ne sommes qu'au début de la saison donc ne nous attendons pas immédiatement à des envolées lyriques et des solos endiablés qui seront tellement importants et même vitaux pour le rush final de janvier-février. Tout ce que le supporter lambda souhaite pour le moment, c'est une prose simple, efficace et un petit concerto à une main. L'apothéose sera pour plus tard.
Donc, que peut-on retenir de cette première partie de saison : qu'il ne faut pas piquer dans la gamelle d'un Tovaritch de Martigny sous peine de passer la nuit sur le trône que le projet de la nouvelle patinoire va plus vite aujourd'hui que du temps de l'interregnum bruntrutain. En quoi cela a-t-il un rapport avec l'article ? Aucun, j'avais juste envie de les placer et je ne trouvais pas le bon moment donc j'use de ce subterfuge comique pour cacher le manque de logique de la fin de cette publication... mais tout cela reste entre nous.
Pour ce soir, je ne serai pas présent sous l'horloge (ce qui fait bouillir de rage certains de mes camarades), mais je vous promets que je réciterai cinq Allez Ajoie et deux Quand la tribune avant d'aller me coucher. Sur ce je vous souhaite à tous un bon match et à la prochaine.