le secret de la maison Totstern : Chapitre 4

Publié le par Jérémie "El Grêlo" Miserez

Salut à vous les lève-tôt. Voici le quatrième chapitre de l'aventure qui arriva à notre chasseur Galerion ven Rien.

Une bonne journée et un bon week end car le prochain chapitre sera publié lundi à la même heure. En effet, je me suis rendu compte que mes textes ne marchaient pas du vendredi soir au dimanche matin.

Galerion se fait entraîner dans une histoire étrange qui peu à peu va le dépasser. Mais notre Elser a plus d'un tour dans son sac et il en faut beaucoup pour lui faire perdre pied.

Pour le blason d'aujourd'hui, c'est celui des Royaumes Vermeilles, confédération de 10 nations (représentées par les gouttes de sang noir) réunie dans une diète (représenté par la couronne au milieu) qui fait office de conseil commun et de gouvernement en temps de guerre.

NB : Les noms des natifs de l'empire se prononce à l'allemande (Clieve se prononce Clife)

Bonne lecture

le secret de la maison Totstern : Chapitre 4

« T'as la tête pleine de Kraut mon pauvre Vys ! J'imagine que l'idée de mêler un affilié du Rat Gris t'es venu tout d'un coup ! Un coup de génie ! Pourquoi n'irais-tu pas avertir le Magnus et même le capitaine de la garde impériale ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans le terme secret absolu ! »

L'homme qui se faisait appeler Frenci Clieve était furieux. Il décocha un regard plein de venin à l'égard de Galerion qui, assis dans un coin de la petite épicerie que tenait cet ancien lieutenant de compagnie, venait de lâcher un gloussement qui se voulait condescendant.

Le vétéran approchait dangereusement la quarantaine, sa chevelure poivre et sel adoptait la coupe règlementaire en vigueur dans les régiments professionnels, il affichait le même air supérieur que son cousin avec lequel il partageait indubitablement des liens de parenté. Ils étaient tous les deux grands bien que le militaire était plus sec, plus noueux. Il y avait aussi une grande différence au niveau du nez. Alors que celui de Vys était gros et vulgaire, celui de Frenci ressemblait plus à celui d'un lévrier ou d'une fouine. Il était d'ailleurs plus nerveux, semblant toujours sur le qui-vive, résultat d'années passées en campagne à ne jamais dormir que d'un œil. Il avait le regard plein d'une fureur tranquille de celui qui avait tout vu et considérait l'Homme comme le prédateur le plus dangereux de ce monde. Il hurlait sans cesse mais il savait bien que ce n'était pas nécessaire pour se faire comprendre. Il savait pertinemment qu'une bonne engueulade suffisait à se faire obéir.

« Je t'assure que ce type est réglo, lui assura Vys d'une voix tremblante.

- Comment peux-tu le savoir ? S'emporta son cousin en écartant violemment les bras et en manquant de faire tomber un bocal de cornichons au vinaigre. Depuis quand as-tu des contacts aussi étroits avec la pègre ? Je me rappelle que tu n'as pas hésité à dénoncer un de tes voisins qui encaissait des paris illégaux.

- Ce n'était pas un voisin, c'était un collègue, le corrigea-t-il. Et je ne vois pas le rapport...

- Le rapport est qu'il a écopé de deux ans de Sacrifice, ton copain, répliqua le soldat de carrière. Et que sa femme a dû, enfin, voilà... mais je m'écarte du sujet. »

Il désigna du doigt Galerion.

« En quoi un égorgeur peut nous être utile dans notre entreprise ?

- Ce n'est pas qu'un assassin, lui expliqua Vys à voix basse. Regarde son accoutrement, sa serpe, sa drôle de pétoire... »

Frenci considéra à nouveau l'étranger non plus de l'oeil de l'épicier mais avec celui de l'officier. Au bout d'un moment, il hocha la tête en signe d'approbation, ce qui semblait être un mouvement auquel il n'était pas très habitué vu la raideur qu'il y mit.

« Un chasseur d'Els, Hein ? » Galerion fit une courbette volontairement exagéré. « Il me semble avoir entendu parler de toi et de la gamine qui te suis comme ton ombre. Où est-elle d'ailleurs ?

- En études à Wisenburg jusqu'à la fin de l'année, répondit Galerion. J'ai trouvé que mes modestes connaissances n'étaient pas suffisantes pour qu'elle développe son potentiel maximal.

- En quoi ça peut l'aider dans le métier d'exécuteur.

- Ce n'est pas dans cette profession-là que je la destine.

- C'est-à-dire ?

- Je n'ai pas à répondre à tes questions, déclara Galerion d'une voix teintée de mépris. Mais sache qu'à la fin de cette année, je l'amènerai en Elsgau pour en faire une vraie chasseresse. »

Et surtout pour la calmer, songea-t-il.

La dernière fois qu'il lui avait parlé, Calhi avait menacé de l'égorger dans son sommeil s'il ne l'amenait pas à Absynth. Cette petite teigne avait du talent, et un caractère qui allait de paire avec son tempérament de feu. Il savait qu'elle le tenterait. Il ne doutait pas qu'elle y arriverait. Son année à l'université de Wisenburg avait été la condition qu'avait posé Galerion pour le voyage. C'était surtout pour retarder d'une année son retour au bercail. Il n'imaginait pas, même dans ses rêves les plus fous, que le chapitre l'accueillerait avec des fleurs et une fanfare.

« Bon, dit Frenci. Je pense que mon abruti de cousin dans sa stupidité a quand même fait quelque chose de bien. » Il passa derrière son comptoir et tendit une affichette à Vys. « Va travailler, cousin, et mets cette pancarte « fermé » sur la porte. Comme ça nous ne serons pas déranger. »

Et sans même saluer son parent, il fit signe à Galerion de le suivre et monta les escaliers.

Galerion, une fois arrivé à l'étage, déboucha dans une vaste pièce qui devait être le salon de son hôte. quelques trophées de guerre, allant du sabre à la hallebarde en passant par un écu de grande taille, étaient accrochés au mur. Une petit feu de cheminée chauffait la pièce. Une grande table, qui visiblement n'était habituellement pas à cette place car tous les meubles avaient été déplacés contre les murs, se trouvait au milieu et une énorme masse de parchemins, cahiers, bouquins, et autres ouvrages encore plus volumineux y était entassée.

Et au milieu de cette masse de connaissance, semblant minuscule, se trouvait un petit moinillon, la tête dans un grand livre qui, vu son degré de concentration et le peu de distance entre le papier et son nez, lui causait quelques difficultés. Frenci se racla et le lecteur sursauta et tourna la tête dans leur direction.

Galerion fut étonné de voir qu'elle était du sexe féminin. Elle était mignonne à défaut d'être belle. Son teint cireux la rangeait définitivement parmi les rats de bibliothèque. Elle portait une paire de lorgnon sur le nez et de longs cheveux blonds descendaient en cascade par dessus sa bure de moniale. Galerion comprit immédiatement à qui il avait affaire. La pupille de ses yeux rouge sang le transpercèrent de toute leur puissance inquisitrice. Il avait devant lui une Disciple de Lotke, Ange de la Connaissance.

Ils étaient connus pour être des puits de science. Ce qui n'était pas étonnant puisque la soumission offrait comme avantage une mémoire infaillible, comme désavantage l'absence éternelle de repos. Ils ne dormaient jamais un grand nombre de ces acolytes finissait par sombrer dans la folie. Et pourtant, malgré ce risque, il y avait toujours autant de candidats qui franchissaient les portes de la Citadelle du Psaume.

« Que fait un hérétique d'Absynth dans cette pièce ? Demanda-t-elle sans ambages.

- C'est notre sixième, répondit Frenci avec un grand sourire. Wart Buchs, je te présente Galerion ven Rien.

- Tu veux notre mort à tous ?

- Non je veux notre survie, et je pense que la présence d'un chasseur dans notre équipe augmentera nos chances de manière significative. »

Elle grogna et étudia longuement Galerion. Puis elle lui dit en SacreVoix :

« Dessirre !

- Wei, répliqua-t-il dans la même langue.

- Tu fais ce que tu veux mais je te déconseille de l'engager.

- Il est un peu tard pour faire machine arrière, objecta l'assassin. Si tu m'expliquais plutôt de quoi il en retourne. Peut-être que je ne serai pas intéressé. »

Elle le dévisagea en silence. Galerion soutint son regard un bon moment mais il dut s'avouer vaincu. Cette petite victoire sur un blasphémateur sembla radoucir la Disciple qui farfouilla dans une pile de feuilles qui manquait beaucoup d'équilibre. En même temps, elle lui posa une question toute rhétorique :

« As-tu déjà entendu parler de la maison Totstern ? » 

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