Terminator à Pruntrut ou l'éternelle lutte entre l'Ajoulot et la Machine

Publié le par l'ajoulot pouet pouet

Depuis des millénaires l'Homme se bat contre son environnement

Mais contre ses créations cela ne dépasse pas les deux cents ans

Depuis Bowman contre Hal 9000 et Connor contre Terminator

Jusqu'à Neo contre la Matrice et Urkel contre un robot de la mort

 

Cette lutte pour le droit de vivre et notre liberté de pensée

N'est jamais paru aussi proche qu'à notre époque

En effet on peut imaginer et craindre sans équivoque

Que la situation présente peut pousser à quelque acte désespéré

 

Cette aventure commence une mercredi matin

Alors que je me bars contre mon bouton sur le tarin

Le cousin par goût de luxe saisit son Iphone

Et décide de prendre un abonnement Cablecom...

Les machines assoiffées de sang sont en marche, et cette fois pour nous sauver il n'y aura pas d'archeLes machines assoiffées de sang sont en marche, et cette fois pour nous sauver il n'y aura pas d'arche

Les machines assoiffées de sang sont en marche, et cette fois pour nous sauver il n'y aura pas d'arche

Il me dit sur WhatsApp dans un cri de pure joie

J'aurai Cablecom et sa box lundi chez moi

Je le félicite de cet achat que je considère comme intelligent

Qui le laissera scotché devant la télé comme un aimant

Il est vrai que le cousin est depuis deux semaines orphelin

La pomme de terre est à Davos et protège les rupins

 

Arrivé chez la vieille, je commande une bière fraîche

Dans un vieux verre quitte à le chercher à Marrakech

No 13, professeur de son état, est au bout du zinc et déguste une warteck

Discourant sur de la comptabilité qui pour beaucoup est de une langue Aztèque

Je me dis qu'il vaut mieux l'écouter que d'entendre la patronne se plaindre

Nous qui souvent pour survivre à la tempête l'acquiescement nous devons feindre

 

La porte s'ouvre brutalement dans un grand fracas

Et le Cousin apparaît avec tout ce qui fait de lui un Aidjolat

Un sourire goguenard et un air fier sur la face

Le même qu'un joueur de hockey sur la glace

Il me dit d'une voix fébrile qu'il a reçu en avance UPC Cablecom

Et qu'il aurait bien besoin d'une aide pour démêler ce capharnaüm

Moi naïf, malgré la protubérance qui défigure mon si beau visage

J'accepte bien volontiers, fier comme Thémistocle devant l'Aréopage

 

La soirée se poursuit avec chants de victoire et serments

On tombe à la Pomme sur le Lapin qui nous tend un guet-apens

La discussion tourne sur Cablecom, mon furoncle et le HC Ajoie

Sans oublier la défaite de Federer et la victoire de Wawrinka

Pendant que le cousin drague une rousse moins longue que large 

Je noie mon désarroi dermatologique dans une bière grand comme une barge

 

Au sortir de la Poste il est trois heures du matin

L'heure est aux voleurs de commettre leur délit

Aux bagarreurs d'assommer quelques ennemis

Aux amoureux de penser à aller plus loin que les câlins

 

Quand au deux ivrognes qui longe la rue de la gare

Scandant des chants d'Ajoie mais le visage dans le noir

L'heure n'est pas encore d'aller se vautrer dans leur lit

En tout cas pour des deux le plus petit

 

Il me laisse installer Cablecom et immédiatement commence à ronfler

Vingt minutes plus tard toute cette merde commence à me gonfler

Il y a deux fiches et un adaptateur que j'ai trouvés

Je suppute que c'est un stratagème pour me rendre cinglé

 

Je sens dans mon dos un sourire et je me doute que le dieu Odin

Monté sur le cheval Sleipnir, lui le Maître du Destin

Ne doit pas cacher un sourire face à mon désarroi

Et se gausse à me voir porter ma croix

 

Deux heures plus tard je suis au bord du précipice

C'est comme un meuble IKEA auquel il manque une vis

Las, battue par la machine, j'abandonne et je déclare forfait

Et ô désespoir, je sombre dans les bras de Morphée (accent vaudois)

 

Le matin, réveillé par les grognements dantesques du cousin

Il me crie que je ne suis pas très malin pour un sacristain

On essaye tous les deux de brancher cette télé

Et dans son âme le cousin commence à regretter

La box se moque de nous en affichant "Offline" en rouge

Cette satanée électronique nous fait passer pour des courges

 

Elle se gausse bien de notre impuissance la technologie

Sachant qu'à force de buter, nous plongerons dans la folie

A la recherche dans ce dédale binaire d'une porte de sortie

Aussi utopique que le ballon d'or échoit un jour à Ribery

 

On se décide, non sans honte, à appeler l'aider par téléphone

On s'attend à entendre la voix d'outre-tombe de Perséphone

Quelle joie de tomber sur un accent outre frontalier

Qui nous explique que le compte n'est pas encore activé...

Qu'il nous suffit d'attendre une demi-heure et ce sera fait

Mais la Streif comme bientôt espèce de gros benêt

 

Nous voilà de retour au Phénix d'un air dépité

Il semble qu'on n'aura pas de Kitzbühel cette année

L'homme à la peugeot blanche est là et nous prend nos cafés

Soudain le cousin des tréfonds de son cortex nous sort une idée

 

D'un geste il dégaine son Iphone et le pose sur le bar

Met la RTS, ouf la course est reportée à plus tard

Et pendant que nous crions à faire s'effondrer le ciel

La voix de maître Jaton fait fuir toute la clientèle

 

Retour chez moi et je quitte le temps d'un après-midi le cousin 

L'achat d'une tablette à la maison requiert mes bons soins

Comparé à l'installation de Cablecom c'est un jeu d'enfant

A mettre des applications, il file vite le temps

 

Et me voilà déjà sous la grande tente de la patinoire

A siroter une Calanda et à écouter toutes les histoires

De mes amis supporters qui ont toujours le coude en l'air

Mais le cousin fend la foule et affiche une mine sévère

 

Ca ne marche toujours pas, il a rappelé l'installateur

Un Suisse allemand lui répond pour comble de malheur

Il ne fut pas très aimable, le cousin l'a bien engueulé

Juste pour qu'après sur Facebook il puisse s'excuser

On lui a dit qu'un technicien viendrait lundi ou mardi

Mais pour lui, il pleure d'avoir succombé à cette folie

 

Son âme est pleine et déborde de rancoeur

La victoire contre Olten met un peu de baume au coeur

Et nous voilà repartie en direction de la vieille ville

Plus de Cablecom, juste les bières qu'on s'enfile

Nous plongent dans un état proche du Nirvana

Et nous offrent un peu d'oubli entre ses blonds bras

 

La morale de l'histoire se termine mardi à midi

Tout juste huit heures avant le derby

On lui fait un troisième trou dans le mur

Et voilà la box qui marche à coup sûr

 

Finalité le cousin est rentré vers les onze heures

Car il y avait Midnight Express sur une nouvelle chaîne

La télévision ramène le gens chez eux de bonne heure

Même ceux que l'on traite d'outres pleines

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